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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 08:13

AIX SOUS LA NEIGE...
Une jolie dame dans le froid
Le cours Mirabeau enseveli


Un jour de soldes,
des rues désertes



Un pavillon plus tout à fait noir
Un beau spectacle pour les amoureux















La paralysie générale n'a épargné ni les employés municipaux ni les élus. Deux catégories d'Aixois qui, sous la tempète, ont brillé par leur incompétence.
   

...LA VILLE BOIT LA TASSE
La Provence annonçait une mobilisation sans précédent des hommes de la voirie. Quatre tonnes de sel étaient attendues sur le bitume aixois. Mais, dès sept heures du matin, les automobilistes ont compris qu'ils devraient se débrouiller seuls. Pas un policier pour gérer les embouteillages, pas une sableuse ni aucun autre véhicule de déneigement.
Si la compétence d'une équipe municipale peut s'évaluer par sa capacité à gérer une situation de crise, les lieutenants de Maryse Joissains ont démontré hier qu'ils étaient aussi réactifs qu'un bonhomme de neige. Si seulement la vague de froid était arrivée début 2008, Maryse aurait certainement déblayé elle-même, à la pelle, les principales artères de la ville. Mais les élections sont passées, et pour faire patienter les citoyens la député préfère investir dans une splendide et inutile campagne de publicité. 
Ce matin, alors que la circulation reprenait peu à peu son cours normal les quartiers périphériques étaient toujours à l'abandon. Aucune navette n'avait été mise en place pour acheminer les salariés vivant au Jas-de-Bouffan vers le centre-ville.
Le maire pourra au moins se vanter d'avoir lutté activement contre l'obésité des banlieusards. Jamais l'avenue de l'Europe n'avait accueillis autant de marcheurs transpirants. Derrière la joie de voir leur ville si belle, un grand nombre d'Aixois se demandaient ou étaient passés les pouvoirs publics. 
Que les électeurs se rassurent, les tempêtes de neige arrivent tous les cinq ans. La prochaine devrait donc avoir lieu en 2014, année du prochain scrutin municipal. L'occasion rêvée pour les candidats de travailler un peu. 

T. Co.

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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 16:32

"Liberar a nuestros hermanos Santos"

Supporters du monde entier unissez-vous. Depuis deux mois, les Marseillais de tous bords n’ont qu’un nom à la bouche : Santos Mirasierra. Ingrid betancourt peut aller se rhabiller. Les amateurs de ballon rond, nouveaux défenseurs éclairés des droits de l’homme et du tifosi, ont trouvé leur héros. Avec un patronyme de légende : Santos Mirasierra, se prononce avec l’accent et sans modération sur tous les comptoirs de la cité phocéenne.


Trois pages quotidiennes dans La Provence, depuis plusieurs semaines, le chiffre de ses jours de détention, des forums engagés pour sa libération, des témoignages, des t-shirts de soutien… Alberto Korda s’est fait renvoyé à ses études. Le visage piercé de l’ultra au regard de bouledogue français a remplacé celui de Che Guevara dans les virages du Vélodrome.
Encore une fois le football montre qu’il est en avance sur son temps. Avant, les héros arrivaient sur le devant de la scène parce qu’ils défendaient une cause et se battaient pour un idéal. Aujourd’hui, pour devenir une icône, il suffit d’avoir dans le cerveau un pois chiche en forme de ballon et de passer sa vie à gueuler dans les stades. L’engagement politique n’est plus à la mode. Les jeunes, gavés de loisirs, lui préfèrent l’engagement sportif. Difficile de leur donner tort, compte tenu du vent de liberté qui souffle dans les stades. Les supporters ont tous les droits. Ils peuvent insulter, se battre, provoquer, tout casser, balancer des projectiles, siffler des hymnes nationaux, être racistes, bêtes et se prendre pour les défenseurs d’une identité culturelle à laquelle ils ne comprennent rien. Après la tolérance zéro, voici venu le temps de la responsabilité zéro et de l’impunité totale. Tous les excès sont permis et lorsque l’un d’entre eux se fait attraper après que ses camarades aient passé une journée à provoquer les flics et les supporters adverses, à arracher des sièges et à tout casser, sans raison apparente, tout le monde pleure et crie à l’injustice. Après trois jours de prison, le gros dur tatoué, roi des travées, se transforme vite  en lopette.

"Les pouvoirs publics sont devenus les otages d’une poignée de truffes qui préféreraient voir la peine de mort rétablie plutôt que la coupe d’Europe de 1993 enlevée à l’OM"

L’épisode rappelle celui que vivent tous les jours des milliers de profs dans des milliers de salles de classe. Dix élèves font une connerie, l’un d’entre eux, souvent le moins coupable, se fait attraper et hurle, incapable d’assumer son appartenance à un groupe : « C’est pas moi ! » Puis la sévérité et l’exemplarité de la sanction qui tombe font oublier la grosse connerie du départ.
Au foot, les supporters ont un état d’esprit de merde et une attitude souvent déplorable, mais ce que tout le monde retiendra c’est qu’un pauvre tocard a passé trois mois en prison. Et cerise sur le gâteau, les Marseillais s’offrent le luxe de faire trembler la ville, à la veille du match contre l’Athletico Madrid. Plus de 1000 flics mobilisés, les footeux ont battu un nouveau record. Les pouvoirs publics sont devenus les otages d’une poignée de truffes qui préféreraient voir la peine de mort rétablie plutôt que la coupe d’Europe de 1993 enlevée à l’OM.

Certes la peine était démesurée, certes l’individu ne méritait pas ça, certes Santos n’était pas un meneur, ni un enragé, mais son aventure sonne comme un avertissement. Si personne ne se décide à faire le ménage dans les virages, il ne suffira que d’une étincelle pour enflammer le tas d’ordures qui, trop souvent, pollue le spectacle. Heureusement, l’affaire Santos s’est déroulée à Marseille, une ville plus bruyante que méchante. Les forces de l’ordre n’auront pas toujours cette chance.

Taco

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 17:25

La presse sportive en petit format
L’évènement est assez exceptionnel pour être souligné. A l’heure ou la presse écrite semble à l’agonie, étouffée par les gratuits et submergée par les nouveaux supports, lundi 3 novembre 2008 les kiosques de France ont accueilli deux nouvelles feuilles de choux.
Le 10 Sport, un tabloïd lancé par Michel Moulin, fondateur de Paru Vendu et ex conseiller sportif du PSG, et Aujourd’hui Sport, contre attaque rédactionnelle lancée en trois semaines par le groupe Amaury, propriétaire de L’Equipe. D’un coté, 24 pages, sept jours sur sept, dont la moitié réalisée par RMC selon la formule 70% foot, un pointe de rugby et d’omnisports pour 50 centimes d’euro. De l’autre, même format, même tarif et contenu quasi identique. « Un copier-coller », râle Karl Olive, adjoint de Michel Moulin  et ancien chef des sports de Canal +. « Cela fait longtemps qu’on réfléchissait à l’idée d’un journal plus compact, plus léger, aux articles plus courts », rétorque le pilote d’Aujourd’hui Sport, Jean Hornain. L’occasion a fait le larron.

Derrière la justification, le directeur général du groupe Le Parisien décrit à merveille l’avenir de la presse écrite française : moins d’espace et moins de contenu. Un postulat vérifiable sur le papier. L’architecture du 10 Sport ressemble à celle des gratuits et les textes « peau de chagrin » ne sont pas à la hauteur des titres racoleurs. Ainsi, mardi, la une du canard laissait entendre d’éventuels contacts entre Didier Drogba et l’Olympique de Marseille ou encore l’élection de Christiano Ronaldo au titre de Ballon d’or 2008. A l’intérieur, autre son de cloche, l’interview du buteur ivoirien apprenait au lecteur que celui-ci aimait bien l’OM et que les dirigeant phocéens appréciait le joueur. Quant au Ballon d’or, il ne s’agissait que d’une question à laquelle le public pouvait répondre par message écrit pour la modique somme de 0,35 centimes d’euros plus coût du SMS, soit plus cher que le prix du journal. Tout ça pour retrouver le lendemain, en page deux, une non information, puisque l’avis des lecteurs n’engage que ceux qui engraissent les comptes des groupes de presse à coup de téléphones portables.

Face à ce vide, trop coloré pour être honnète, Aujourd’hui Sport a décidé de jouer la surenchère avec trois titres tout aussi accrocheurs annonçant subtilement un possible mais pas certain départ de Laurent Blanc, une arrivée imminament non vérifiable d’Erding au PSG et des « révélations » sur le 11 de départ de Maradona.
Les journalistes de l’Equipe peuvent dormir tranquilles et les amateurs de gratuits peuvent continuer de lire 20 Minutes. Aucune analyse poussée, aucun scoop… Juste un « un journal plus compact, plus léger, aux articles plus courts ».

Dommage, l’idée de faire tomber le monopole de l’immense quotidien sportif paraissait plutot séduisante. Circonstance agravante, le tabloïd signé Amaury l’emporte sur le terrain de la mise en page, avec un chemin de fer moins brouillon, des compositions d’équipe plus lisibles et des pages mieux agencées.

Le 10 Sport a donc du pain sur les planches à dessin. Plusieurs pistes sont à explorer, comme par exemple ne pas trop abuser des encadrés rouges qui agressent et finissent par perdre le lecteur. Le quotidien peut également compter sur une équipe d’excellents chronoqueurs. Ceux la même qui égaillent chaque jour l’antenne de Radio Monte-Carlo. Les Courbis, Fernadez, Riolo, Larqué et autre Moscato ne se sont pas montrés très inspirés, avec la palme du plus mauvais jeu de mot décernée à l’ancien entraineur du PSG pour son désopilant « Benzemax ». Le passage de l’oral à l’écrit est un exercice de haut vol que ces messieurs devront réussir au plus vite. Car la carte d’identité du 10 Sport pourrait être la liberté de ton, la finesse d’une analyse tirée de l’expérience et l’humour ravageur qui caractérise le traitement de l’information sportive made in RMC. Un conseil à la nouvelle rédaction ? N'hésitez pas à "envoyer le bousin". Prenez du plaisir avec la plume comme vous le faites au micro. Le public vous écoute pour cela, il vous lira pour les mêmes raisons.
 

Taco
Outre le tout jeune Aujourd'hui Sport, Le Parisien Aujourd'hui en France et L'Equipe, le groupe Amaury possède le journal France Football ou encore Rugby Hebdo, Vélo Magazine et ... le Tour de France, le Paris Dakar, le Marathon de Paris.
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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 11:52

Tout commence par un coup de foudre. Un rêve de gosse alimenté par trop de cinéma et trop de télévision. Tous les enfants veulent être pilote, pompiers, shérif ou… journaliste.

Le temps passe et la réalité reprend le dessus. Les uns moisissent derrière un bureau, les autres courbent l’échine et le dos sur des chantiers dont ils ne voient jamais la fin. Certains se tuent, se consument pour ne pas connaître l’échec ou deviennent ce clone insipide et bedonnant que l’on croise parfois en s’égarant dans un supermarché ou sur un canapé en cuir devant le petit écran. Il n’y a pas de différence. Chacun se débrouille comme il peut.

Pour une poignée d’entre nous, le désir se transforme en trajectoire. Coup de chance ou coup du sort ? Une cuillère en argent plantée dans la bouche d’un gamin capricieux par des parents bienveillants ? Volonté, détermination, hargne ? Il n’y a pas de recette miracle. Certains se lèvent le matin, toujours du pied gauche, et avancent à reculons pendant que d’autres ont l’impression de vivre leurs passions. Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent… Mais que les tocards se rassurent les choses ne sont jamais figées. La roue tourne. Un jour on part au combat la fleur au fusil et le lendemain on se fait braquer par le destin. Il n’y a pas de certitude.

Tout commence par un coup de foudre, disais-je. L’enfant modèle devient un adolescent rebelle, emprunte quelques détours avant d’enfiler son costume d’étudiant attardé. Puis il se décide à tenter sa chance, coupe tous les cordons qui stabilisent sa petite planète et s’accroche à sa foi. Le rêve se transforme en objectif. Vivre ou se laisser mourir, les choses ne sont pas si compliquées. L’équation s’embrouille lorsqu’il croit avoir atteint sa cible. Parce que la réalité ne pardonne rien et la conjoncture non plus. Les choses ne sont jamais comme on les imagine. A la sueur de son front et au prix d’une immense solitude, notre jeune trentenaire se retrouve donc journaliste. En quête d’Information, il écume les conseils municipaux, les fêtes votives et les locaux associatifs des villages de province, douze heures par jour pour 1 300 euros par mois. Dévoué et acharné, il finit par se croire indispensable. Juste parce qu’au quotidien, il s’arrache pour faire le double de ce que son employeur demande. Dans une comédie romantique le héros aurait eu droit à son happy end en forme de contrat. Dans le monde du travail, il n’a le droit à rien, pas même au respect de ses supérieurs. Dans le monde du travail, les promesses d’embauche n’engagent que ceux qui les croient. Après trois ans de lutte le journaliste trentenaire se retrouve au chômage. Tel est pris qui croyait prendre. La morale de cette histoire cruellement banale raconte que sur cette terre, contrairement à ce que disaient nos grands-parents catholiques ou cathodiques, les gens n’ont pas ce  qu’ils méritent. Pour les uns c’est une catastrophe, pour les autres ce n’est pas plus mal.   

Pour finir sur une note moins vague, il faut savoir que tous les reporters éclairés qui nous parlent de crise en pleurant sur la tombe des ouvriers licenciés oeuvrent pour des grands groupes qui bâtissent une partie de leur richesse sur la précarité d’une armée de jeunes diplômés taillables et corvéables à merci. Là encore, il ne s’agit pas d’une grande découverte, la presse n’est qu’un secteur d’activité qui tente de survivre en répondant au grand défi du XXIe siècle : la rentabilité. Et, comme le seul véritable problème des patrons reste la masse salariale, les jeunes diplômés continuent de se battre pour attraper la carotte de l’emploi. Nous n’avons pas le choix.

Pour gagner cette guerre il ne nous reste que nos rêves, nos coups de foudre, la capacité increvable de les confronter au réel et de les transformer en mots. Tel est la raison d'être de ce modeste blog. Parce que les grandes averses commencent toujours par quelques goûtes d’eau.


TACO

  Le 31 octobre 2008 

 

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